(Peinture, Sculpture) terme italien, qui signifie une première ébauche faite par un peintre, un sculpteur, pour un ouvrage qu'il projette d'exécuter ; où rien cependant n'est encore digéré, et qui parait comme un ouvrage informe, comme un assemblage de taches irrégulières à ceux qui n'ont aucune connaissance des arts. Ce sont de legeres esquisses, dans lesquelles l'artiste se livre au feu de son imagination, et se contente de quelques coups de crayon, de plume, de ciseau, pour marquer ses intentions, l'ordre et le caractère qu'il veut donner à son dessein. Ces esquisses que nous nommons en français premières pensées, lorsqu'elles partent du génie des grands maîtres, sont précieuses aux yeux d'un connaisseur, parce qu'elles contiennent ordinairement une franchise, une liberté, un feu, une hardiesse, enfin un certain caractère qu'on ne trouve point dans des desseins plus finis. (D.J.)
S. f. (Peinture et Sculpture) on nomme nudités, des figures qui ne sont pas couvertes dans plusieurs parties, ou qui sont entièrement immodestes. Toute nudité n'est pas blâmable dans un tableau, parce que souvent le sujet ne permet pas à l'artiste d'agir autrement. Il serait ridicule de voir Adam et Eve habillés ; c'est pour cela que les statues sont presque toutes nues au milieu de nos places, et que dans nos églises même, les vierges ont le sein découvert, l'enfant Jésus ainsi que les anges sont toujours peints nus. Les tableaux de Raphaël, de Michel-Ange, de Jules Romain et tous les autres grands peintres qui ornent nos églises, ne présentent que des figures d'hommes et de femmes nues, parce que le sujet qu'ils traitaient l'exigeait nécessairement : il y aurait donc de la faiblesse à en être scandalisé.
S. m. en Peinture ; il consiste dans une position variée des objets présentés sous des formes agréables à la vue.
Les grouppes d'objets qui entrent dans la composition d'un tableau, doivent se contraster, c'est-à-dire ne se point ressembler par la forme, par les lumières, par les couleurs ; parce que tel grouppe qui serait satisfaisant à tous les égards, deviendrait desagréable dans la répétition. Voyez COMPOSITION. Chaque figure doit contraster dans le grouppe dont elle fait partie. Il n'y a point de règle fixe pour le contraste : le grand art du peintre consiste à le cacher. Cette manœuvre est une portion du génie et de la facilité donnée par la nature. Le balancement dans une figure seule peut lui-même faire contraste. Les draperies, les ciels, les ornements, tout contribue au contraste, mais il n'est beau que quand il parait nécessaire. Voyez de Piles, et le diction. de Peint. Lire la suite...